L'Abécédaire de Seb

30 octobre 2014

Cambodge : Phnom Penh... avec ses hauts et ses bas !

Quinze jours après notre arrivée au Cambodge, nous sommes à même de dresser un premier petit bilan. 
Lorsque l'on débarque dans un pays étranger, on est plein d'à priori et de préjugés, conditionnés par ce que l'on a pu lire, voir ou entendre. L'Asie reste un continent source d'émerveillement et de fascination.

Monument de l'Indépendance, Phnom Penh


La fascination était bien là, pour notre part, à notre arrivée. Les temples d'Angkor sont une merveille, nous en avons vraiment profité à fond et nous sommes immergés dans leur découverte.
Nous sommes toujours extrêmement bien accueillis dans les hôtels et les restaurants que nous fréquentons.
Puis, les jours passant, nous avons été confrontés à la misère régnant ici, la mendicité permanente, la saleté des rues.
Il faut préciser aussi que nous voyageons seuls et par nos propres moyens, sans guide, sans tour operator, Nous voyons donc en direct la vie quotidienne ici. Pas de filtres, pas d'intermédiaire. Nous prenons en pleine face la très grande pauvreté ambiante.

Et ce qu'il ne faut surtout pas oublier : nous sommes blancs, européens, occidentaux. Ici, cela revient à dire que nous sommes riches (aux yeux des cambodgiens), que nous sommes venus dépenser tout notre argent chez eux et que donc, nous devons donner et dépenser sans compter.
Par exemple, lorsque nous avons fait le petit pélerinage dans la campagne de Battambang, on nous a fait l'aumône, sans mentir, tous les 50 mètres. Il faut donner pour les moines, pour les enfants, pour aider à construire des maisons. Et les habitants ne comprennent pas que l'on donne à l'un et pas à l'autre. Et en effet, pourquoi donner un billet à cet enfant et pas à un autre 100 mètres plus loin ?

En ville, nous sommes confrontés à d'autres problèmes. Les rues sont tellement sales et pleines d'immondices qu'il n'est vraiment pas agréable de se promener et de flâner. Pour nous déplacer, nous utilisons donc les tuk-tuk. Et là aussi, certains nous prennent vraiment pour des pigeons ! Pour une course de 2 kilomètres, il est quand même arrivé que le chauffeur nous demande 8 dollars. Sans doute devait-il se dire qu'il pouvait essayer de nous arnaquer... Suite à la négociation, nous sommes passés de 8 à 2 dollars. Et le pire, c'est que la plupart du temps, nous devons les guider dans leur propre ville ! Mis à part les grosses attractions touristiques, ils sont souvent incapables de vous emmener d'un point A à un point B. Ou alors ils vous laissent un kilomètre avant votre point de chute, étant donné que nous ne connaissons pas la ville,le temps que nous nous apercevions de l'erreur, le chauffeur est déjà loin. 

Je crois que le top du top, c'était quand même l'aventure pour obtenir notre visa laotien. Nous nous rendons à l'ambassade du Laos à Phnom Penh mardi matin. Là, nous sommes "accueillis" par 4 bonhommes, tous les yeux rivés sur leur téléphone. Pas de sourire, pas de bonjour, rien. Nous remplissons notre demande, laissons notre passeport et rendez-vous nous est donné deux jours plus tard à 10h du matin pour venir le récupérer. Ainsi, jeudi matin, nous débarquons à l'ambassade. Après 15 bonnes minutes d'attente car personne dans les bureaux, un agent arrive et nous informe que nos visas ne sont pas prêts... Alors pourquoi nous fixer un rendez-vous le matin ? Et si notre vol avait été dans l'après-midi même ? Pas de passeport, pas de visas. On s'énerve un peu, on nous demande de revenir à 15h. On y retourne donc quelques heures plus tard et après 30 bonnes minutes d'attente sans personne dans les bureaux, on nous délivre enfin le précieux sésame.

Nous avons quand même visité les sites les plus emblématiques de Phnom Penh, dont le musée du génocide khmer. Là aussi, l'entrée est de 5 dollars pour les étrangers car les cambodgiens eux ne paient pas (cherchez l'erreur). Lorsque nous demandons un guide, on nous spécifie que c'est seulement pendant les vacances scolaires. Nous nous débrouillons donc tout seuls.
 Le site est un ancien lycée que les Khmers rouges avaient réquisitionné comme centre de détention et de torture pour les opposants au régime. Tout a été laissé en l'état et le parcours est jalonné de photos des détenus, hommes femmes et enfants. L'atmosphère est assez pesante mais sans guide ni explication, la visite est un peu succincte. Il y a bien quelques panneaux explicatifs ça et là, mais quasiment illisibles car déteints par le soleil et jamais remplacés depuis 30 ans. Sachant qu'il y a environ 500 visiteurs par jour, fois 5 dollars, il ne serait pas difficile de procéder à quelques améliorations. La salle vidéo n'est quant à elle accessible que deux heures dans l'après-midi et nous avons fait la visite le matin.... 










Bref, nous avons un ressenti vraiment tranché. D'un côté, nous sommes vraiment très heureux de découvrir cette culture, ces paysages et de rencontrer des gens souriants et des enfants qui nous saluent joyeusement. De l'autre, nous avons l'impression quelque fois d'être pris pour des gros pigeons et des pompes à fric. Un sentiment d'oppression nous envahit quand même : difficile de sortir dans la rue sans se faire alpaguer tous les 10 mètres, de prendre des photos tranquilles sans qu'on nous fasse l'aumône. Lorsque nous rentrons le soir à l'hôtel, c'est une sorte de soulagement.

Nous quittons le Cambodge lundi prochain pour le Laos en espérant trouver un peu plus de tranquillité.

25 octobre 2014

Cambodge: Siem Reap & Battambang

Voilà déjà une semaine que nous n'avions rien écrit. Rassurez-vous, c'est que nous avions des choses à vivre! Après les trois premiers jours passés à visiter les temples d'Angkor, le reste de la semaine ne fut que relaxation, histoire et ... tatoos.

En effet, lorsque vous achetez un pass pour Angkor, vous en visitez environ 5 à 6 par jour, il faut donc penser à se reposer afin de pouvoir profiter au maximum de la beauté des lieux, surtout par une chaleur avoisinant les 35°C.


D'autres temples se sont donc enchaînés, étonnamment tous différents bien que très similaires par beaucoup d'aspects. Notre préférence va pour le temple de Ta Prohm (Tomb Raider) du fait de ses arbres qui épousent parfaitement les murs de pierres du temple en ruine, laissé volontairement en l'état par les conservateurs.

Le dernier jour à Siem Reap fut chargé en émotion et en souvenirs, de ceux qui vous marquent au fer rouge, enfin, pas tout à fait...
Flo avait cette idée en tête depuis longtemps et quand elle a su qu'un français à Siem Reap faisait des tatouages comme elle recherchait et de plus aux normes d'hygiènes occidentales, elle ne put s’empêcher de prendre rendez-vous... Le résultat:


L'après-midi, pansement aux bras pour Flo, nous voulions retourner voir le célèbre temple d'Angkor Wat, plus grand édifice religieux au monde mais cette fois avec les explications d'un guide. Avec son anglais bon mais d'un accent incertain, nous voilà partis pour 2 heures de visite à travers le temple. Si vous prévoyez un jour de vous y rendre, louez les services d'un guide, vous verrez les choses sous un autre angle et ça rendra la visite bien plus passionnante. 

Le lendemain matin, départ de l’hôtel pour prendre le bus qui nous mènera à Battambang. Première crainte, le car sera-t-il climatisé? Ouf, oui !! Seulement 77km séparent les deux villes mais il n'existe aucune route directe. C'est donc un trajet de 150km que nous avons parcouru avec les routes à nids de poules cambodgiennes en prime.


Arrivés à destination, une horde de tuk-tuk s’abat sur nous en nous suppliant de les faire travailler, nous ne pouvions faire un pas. Nous acceptons de monter dans le véhicule de Tra-Tra, jeune cambodgien parlant très bien le français et l'anglais. Il nous demande de faire appel à lui pour notre excursion du lendemain, nous acceptons.

Il nous fait faire un circuit en dehors de la ville, dans les campagnes en passant par les sentiers de terres, nous arrivons alors dans un village de pêcheurs musulmans. Nous ne pouvions être plus perdus que là où nous étions. La misère la plus totale et rien que nos yeux de riches honteux pour regarder. Tra-Tra s'arrête quelques minutes et un jeune garçon en profite pour s'approcher, il est médusé par Flo et par la couleur de sa peau qu'il touche comme pour vérifier. Echanges de regards, de sourires : sans parler la même langue, quelque chose d'intense en émotion se passe.



Nous continuons et passons par le "Fruit Bat" un arbre où viennent se reposer des milliers de chauves-souris énormes. Nous arrivons enfin au Temple Banan. Il faut monter un escalier constitué de centaines de marches très hautes mais l'effort en vaut la peine. Un calme et un sérénité s'en dégagent. Très loin de l'effervescence d'Angkor.







Nous redescendons et empruntons la route à nouveau pour le Temple de Phnom Sampeou. Niché tout en haut d'une montagne, nous nous engageons à pied et passons d'abord par un petit monastère tout proche de la "Killing Cave". C'est une grotte dans laquelle nous sommes descendus en prenant un escalier vers un Bouddha allongé. A côté de lui, un autel renfermant des ossements humains. A la fin des années 1970, les Khmers rouges avaient pour habitude de venir matraquer et jeter du haut de la cavité des familles entières d'où son nom de la "Grotte du meurtre". Vous comprendrez que nous n'avons pas pris de photos de cette partie là de la visite.




                    



Un peu plus haut, nous arrivons au Temple. La vue y est magnifique . Des macaques sont les maîtres des lieux et là encore un calme immense se fait ressentir. Après plus de deux heures de marche nous redescendons vers le village pour rejoindre Tra-Tra qui nous y attendait. 









Petite prière et bénédiction avec une vieille dame bouddhiste à la fin du pélerinage...


             

Vous l'aurez compris, nos journées sont chargées en visites et intenses en émotions. 
L'Asie nous transporte !

Prochaine étape : Phnom Penh !

On vous embrasse fort

Seb et Flo







  

18 octobre 2014

Cambodge : les temples d'Angkor

Après 8 mois passés en Australie, nous voici à Siem Reap au Cambodge ! A la suite d'un vol de nuit d'une durée de 10h, nous posons le pied sur la terre moite et chaude cambodgienne. En sortant de l'avion, la chaleur étouffante nous prend tout de suite à la gorge ! Changement radical car lorsque nous avons quitté Sydney, il faisait gris et pas plus de 15 petits degrés.






Le tuk-tuk de l'hôtel nous attend à la sortie de l'aéroport. Véhicule et conduite locale sont au rendez-vous !! Il n'y a pas de code de la route ici : chacun avance et se faufile là où il y a de la place. Les deux roues sont les rois : vélos, scooters, motos, le tout dans une cacophonie de klaxons incroyable.
Nous traversons Siem Reap, ses rues à moitié goudronnées et jalonnées de trous, ses échoppes où il se vend de tout et n'importe quoi, ses vendeurs ambulants de nourriture khmer et il règne au dessus de tout cela une odeur indescriptible.
Oui, le contraste et le dépaysement sont bien là ! L'opulence et le luxe de Sydney laissent place à la misère et l'insalubrité des rues. Ici, on fait feu de tout bois : les maisons de campagne sont construites de bric et de broc et pourtant toutes les personnes que l'on croise affichent un immense sourire. Lorsque nous marchons dans la rue, des dizaines d'enfants sortent des maisons, nous saluent et rient aux éclats. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai dit à Seb que je voulais en ramener un !



Nous passons donc notre première journée à découvrir la ville à pied avec le flux incessant des chauffeurs de tuk-tuk nous faisant l'article. Nous rentrons à l'hôtel en fin d'après-midi, harassés de fatigue après la nuit blanche dans l'avion et la chaleur difficile à supporter.



Le lendemain, nous sommes très impatients de partir à la découverte des fabuleux temples d'Angkor. Site archéologique composé d'un ensemble de ruines datant du IXème siècle, et classés au patrimoine mondial de l'Unesco, les temples s'étendent sur des milliers d'hectares. Le tuk-tuk est donc indispensable pour se déplacer. Malgré la chaleur écrasante qui s'abat sur nous, nous sommes vraiment émerveillés par ce que nous avons devant les yeux. La beauté des lieux est époustouflante et nous déambulons au milieu de moines bouddhistes drapés de longues toges orange. L'odeur d'encens règne partout et les bouddhas sont maîtres des lieux. Au détour d'un escalier, nous tombons sur une petite mamie qui en échange d'un don, nous bénit tous les 2 en nouant plusieurs fois autour de notre poignet un bracelet de fils de coton. Émotion garantie....

Nous arpentons ainsi toute la journée les différents sites, en passant par le temple de Ta Prohm où a été tourné le film "Lara Croft, Tomb Raider". La chose la plus difficile était d'arriver à prendre des photos sans une trentaine de touristes japonais devant !! 
La lumière de coucher de soleil nous permet de faire de magnifiques clichés. Nous regagnons notre tuk-tuk où nous attend notre sympathique chauffeur.



         

         








Pause déjeuner




Jetez un œil à ses pieds, il ne touche pas les pédales...








 Ici, quelques photos d'un temple visité dans la ville de Siem Reap : couleurs chatoyantes, sol carrelé de mosaiques sur lequel nous marchons pieds nus...




Vous l'aurez compris, nous tombons peu à peu amoureux de l'Asie, de sa population et de sa riche culture.
Rendez-vous très bientôt...